Révision partielle prévue de l’ordonnance sur la radio et la télévision
Suisseculture constate avec irritation que le Conseil fédéral in corpore entend imposer la révision partielle de l’ordonnance sur la radio et la télévision (ORTV) proposée par le chef du DETEC Albert Rösti. Il fait ainsi fi de la position d’une claire majorité des participants à la consultation : la plupart des partis et des organisations invitées à se prononcer ainsi que plusieurs cantons et de nombreuses organisations de personnes intéressées s’étaient notamment opposées à un abaissement de la redevance de 335 à 300 francs avant que le mandat de prestations de la SSR ait été redéfini par le biais de la concession.
Il est donc incompréhensible que cette proposition – contre l’avis des participants à la consultation et sans que le Parlement ait eu son mot à dire – doive être mise en vigueur telle quelle.
Pour garantir son indépendance et sa diversité dans les quatre régions linguistiques, la création culturelle en Suisse a besoin d’une SSR forte. Il importe de calculer le montant de la redevance de façon que celle-ci puisse remplir ses obligations – en particulier dans ce domaine central qu’est la culture, où elle joue un rôle irremplaçable de productrice et de médiatrice culturelle – et que son financement puisse être garanti à l’avenir dans les mêmes proportions qu’aujourd’hui.
La grande qualité du service public assumé dans les médias par la SSR constitue une base importante pour le fonctionnement de la démocratie et la participation, et la participation culturelle en particulier, de tous les groupes de population. Par ailleurs, la SSR crée une plus-value considérable et garantit des emplois dans de nombreuses autres entreprises. Les dommages causés par les mesures d’économie imposées risquent de se faire sentir bien au-delà de la seule SSR, de compromettre la vitalité de plusieurs secteurs économiques et d’affecter gravement, en particulier, la diversité de la culture dans notre pays.